Kevin Rudd : ​« L'Europe est centrale pour l'avenir de Taïwan »

Vous pensez que la guerre entre les Etats-Unis et la Chine au sujet de Taïwan peut être évitée mais qu'un conflit peut arriver par accident. Pourquoi ?

C'est une question de « timing ». Mon argument, c'est que d'ici 2030, la Chine ne veut pas de guerre. Elle n'a pas l'intention de la lancer parce qu'elle pourrait la perdre. Le risque est trop élevé de perdre un conflit face à l'Amérique. Aujourd'hui, le dollar reste la monnaie de réserve mondiale, les réserves de change de la Chine sont majoritairement libellées en dollars et les Chinois ont observé ce qui était arrivé aux dollars de la Banque centrale de Russie après la guerre en Ukraine et les sanctions occidentales. Les Russes ne peuvent plus les utiliser. Donc les Chinois ne souhaitent pas une guerre.

Mais s'il y avait un incident, militaire par exemple, alors cela pourrait dégénérer très vite. L'histoire nous apprend que des escalades peuvent forcer des nations à se lancer dans des conflits dont elles ne voulaient pas au départ. Le meilleur exemple est celui de l'été 1914. Il existait en Europe à ce moment-là un accélérateur, que l'on retrouve aujourd'hui, notamment en Chine : le nationalisme. Le risque d'un conflit par accident au sujet de Taïwan est donc réel. Mais d'ici 2049, date du centenaire de la République populaire de Chine, le but de Xi Jinping est d'être capable de prendre Taïwan par la force. Ce qui pourrait être possible à partir de 2030. Là, ce sera une guerre voulue. Ce ne sera pas un accident mais le fruit d'une décision réfléchie.

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